En mai 2006, les élus de la Ville de Poitiers annoncent dans la presse que la barre de 198 logements de la rue René Amant, dans le quartier Saint Cyprien à Poitiers va être rénovée dans le cadre du Plan National de Rénovation Urbaine. Le projet aura une spécificité : la barre sera transformée en résidence intergénérationnelle. Ils annoncent également la mise en place d’une charte dite de solidarité intergénérationnelle. Cette parution, dans la presse et sans concertation préalable avec les habitants, déclenche une réaction très vive des locataires les plus anciens de l’immeuble, attendant depuis de nombreuses années des travaux d’isolation et de sécurisation de l’immeuble. Cette colère, dans un contexte de tensions entre bailleur et habitants, va être extrêmement fructueuse pour la suite du projet. Les habitants font appel à la CLCV (association de locataires : Consommation, Logement, Cadre de vie) pour les soutenir, dans ce qui est à ce moment-là une opposition complète au projet. L’Association des Centres Socioculturels, sollicitée à la fois par la Ville de Poitiers et par la CLCV les accompagne depuis 2006. Cet accompagnement suppose tout à la fois une vision spécifique de la participation des habitants et du rôle d’équipement socioculturel, et des postures professionnelles qui s’adaptent aux phases successives à la fois du projet et de la situation.