Le groupe a été réparti en 2 selon les envies de chacun. Pour chaque projet, les habitant.e.s ont pris part aux choix artistiques et au montage :
- Une partie a été menée en lien avec le Théâtre de la Licorne, basé à Dunkerque et spécialisé dans les marionnettes et le théâtre d’objets. L’intervenant de cette action était Olivier SION, artiste soudeur.
Nous avons proposé pour 8 personnes un stage de 10 séances de 3h dont l’aboutissement a été la réalisation d’une œuvre collective . Le « groupe soudure » a d’abord rencontré l’artiste plasticien. Après une visite au théâtre de la licorne, le groupe a choisi de réaliser un poulpe géant de 3 mètres de haut et 4 mètres d’envergure – aucun animal marin n’était représenté au théâtre de la Licorne bien qu’ils vivent en bord de mer.
Au cours de ce stage, l’artiste plasticien a proposé une initiation aux différentes techniques de soudure (arc électrique, semi-automatique). Ce stage a pour intérêt de s’initier à une pratique technique de manière originale et à en obtenir une création. L’idée est non seulement de susciter des vocations en dépassant le simple apprentissage d’une technique de soudure mais en y ajoutant un apport artistique et donc forcément créatif. L’intérêt porte également sur le travail en équipe, sur la réflexion collective devant aboutir à une création commune.
- La 2ème partie de l’action a été menée par une photographe professionnelle et a concerné 8 personnes bénéficiaires du RSA .
Déroulement :
1 séance collective d’explication du projet et d’analyse photographique. L’intérêt de cette première rencontre est d’expliquer l’importance d’avoir confiance en soi dans son rapport avec l’autre et de réfléchir ensemble au pouvoir de l’image et du corps dans les médias. Le public féminin en précarité et en perte de confiance a régulièrement un souci de dévalorisation de sa propre image confrontée aux codes de la société. A travers la diffusion de photos mises en scène, la photographe a montré aux personnes comment une approche artistique peut permettre une valorisation de chacun et les a aidées à passer outre les codes sociétaux. Avoir confiance en soi est un atout considérable dans l’optique d’un retour vers l’emploi.
Plusieurs séances individuelles et collectives ont été mises en place avec la photographe. Ces séances ont permis à chacun de choisir le thème de la photo (le métier que chacun aurait aimé faire ) , le décor, le lieu, les accessoires… Les séances collectives avaient pour intérêt d’amener les participants à expliquer leurs choix au reste du groupe.
Les participants photographiés ont ensuite rencontré le directeur de la Maison de quartier pour livrer leur témoignage (pourquoi je voulais faire ce métier ? Quel est mon parcours de vie qui fait que je n’y suis pas arrivé? Quels sont mes atouts?)
Enfin, une séance photo a eu lieu avec l’ensemble du groupe (photo + soudure) pour que chacun pose avec un masque de soudure + en portrait.
Le résultat final donne lieu à une exposition « Démasqués » composée du poulpe géant, de portraits tête nue, de portraits masqués, de portraits « le métier que j’aurais aimé faire » avec leurs témoignages, de photos d’atelier soudure.
Pour « Démasqués » les habitant.e.s impliqué.e.s dans le projet jouent le rôle de directeur.rice.s artistiques. C’est eux.elles qui montent l’exposition – qui s’adapte à chaque lieu où elle est accueillie, la démonte, assure l’éclairage, gère l’entretien… Avant chaque exposition, il y a un temps de préparation pour décider de comment exposer. Le groupe gère également les visites guidées sur place. C’est leur projet ; ils et elles sont capables de parler des photos, de l’installation, de leur sens, de la démarche et de comment l’exposition a été mise en place.