Paris dispense une offre culturelle très importante de par le nombre d’établissements culturels qu’elle compte. Ainsi, pour les habitants des quartiers populaires, l’accès à la culture, telle qu’elle est perçue aujourd’hui, se limite souvent à une forme de consommation. De fait, ils se retrouvent dans une forme de culture transmise et sont relégués dans le rôle que leur attribue l’institution, c’est-à-dire le « public du champ social ». De même, quand il est demandé aux associations de proximité de travailler avec ces habitants, l’objectif fixé est de leur donner accès à la culture. Ce discours stigmatisant sous-entend que ces habitants n’auraient pas de culture. Ainsi, les centres sociaux et socioculturels deviennent pour les institutions des réservoirs et pourvoyeurs de « publics du champ social » et l’on annihile alors toute capacité des habitants à mettre en scène leur propre culture. Et quand ils le font, l’action est cantonnée à de l’animation socioculturelle, de l’animation de la vie sociale, enlevant ainsi toute la dimension politique qu’ils pourraient vouloir y mettre.
Donner à voir et à entendre les pratiques et identités culturelles des habitants des quartiers populaires permet de leur donner une légitimité et une visibilité sur cette question et de décloisonner le social, le culturel et le politique. C’est à travers ce chemin que des habitants, petit à petit, pourront reprendre du pouvoir sur leur vie.
C’est la fédération des centres sociaux et socioculturels de Paris qui est à l’initiative du projet. Le festival a lieu de mi-mai à début juillet sur plusieurs quartiers de Paris (11 en 2016 et 23 en 2017).